Pathologies dermatologiques

MELANOME CUTANE

Mélanome cutané (MC): auto-surveillance de la peau et dépistage précoce

Le MC est le cancer de la peau le plus agressif. Pourtant, diagnostiqué précocement, il se traite bien.
Aussi, apprendre à surveiller sa peau est primordial afin de le détecter rapidement.

Le MC est le cancer de la peau le moins fréquent, loin derrière les carcinomes baso et spinocellulaires, mais il est le plus grave. Son diagnostic à un stade précoce permet d’avoir de très bonnes chances de guérison. Il peut se développer à tout âge, bien qu’il soit extrêmement rare chez l’enfant avant 12 ans. Le mélanome cutané apparaît le plus souvent sur le tronc chez l’homme et sur les jambes chez la femme, mais il peut survenir sur n’importe quelle partie du corps.

Le MC se développe à partir des cellules fabriquant la mélanine dans l’épiderme, les mélanocytes. Ces cellules fabriquent le bronzage, en réponse à l’agression des Ultra-Violets (UV) du soleil. Ces mélanocytes peuvent se regrouper pour former les tumeurs bénignes que sont les « grains de beauté » ou plus exactement les naevus naevo-cellulaires (NNC). Le MC se forme à partir d’un mélanocyte isolé le plus souvent, plus rarement à partir d’un « grain de beauté » préexistant.

Le nombre de cas de MC est en constante augmentation ces dernières années. Aussi, il est important d’adopter de bons gestes face à l’exposition solaire, d’apprendre à réaliser une autosurveillance de la peau, et de surveiller également ses proches.


Patients à risque de mélanome :

Le MC peut survenir sur tout type de peau mais est plus fréquent chez les patients ayant :

  • Un antécédent familial (parents, frères sœurs, enfants) de MC ;
  • Une peau claire, des cheveux et yeux clairs, des taches de rousseurs (phototypes 1 et 2) ;
  • Des expositions au soleil, avec « coups de soleil » nombreux dans l’enfance et l’adolescence ;
  • Des métiers et loisirs extérieurs avec expositions solaires régulières ;
  • De nombreux NNC : au moins 40 de taille > 2 mm, et plus leur nombre est important plus le risque augmente
  • Des NNC de taille > 6 mm, irréguliers dans leurs couleurs, leurs formes, dits NNC atypiques, et plus leur nombre est important plus le risque augmente ; – Une prédisposition génétique (mutation, association à d’autres cancers, maladie génétique) ;
  • Un traitement immunosuppresseur, en particulier anti rejet de greffe, particulièrement rénale.

Comment faire un auto-examen de la peau ?

L’auto-examen de la peau est un acte simple qui consiste en une inspection complète de l’ensemble de la peau et des muqueuses. N’oublions pas que la peau est l’organe le plus étendu de notre organisme et le seul directement accessible en totalité. En pratique il est nécessaire de s’équiper d’un miroir à main et d’un grand miroir.

L’auto-examen se déroule en observant attentivement :

  • L’ensemble du visage et des oreilles, le cuir chevelu (à l’aide d’un sèche-cheveux et avec de l’aide) ;
  • Les mains et les ongles, les membres supérieurs, sans oublier les coudes et les aisselles ;
  • Le cou, le torse et le ventre, les cuisses, les jambes, les pieds, entre les orteils et les ongles ;
  • A l’aide d’un miroir, toute la partie postérieure : la nuque, derrière les oreilles, les bras, le dos, les fesses, les cuisses, les mollets, la plante des pieds ;
  • Enfin avec le miroir à main : la région génitale, le pli interfessier, et enfin la cavité buccale.

Cet examen est à réaliser régulièrement (de 2 à 4 fois par an, à chaque changement de saison pour s’en rappeler ?). Il permet de se familiariser avec ses propres lésions, et dépister plus facilement un changement ou plus souvent une nouvelle lésion, différente des autres (« vilain petit canard », « intrus », « celui pas comme les autres ») et qui change (qui grossit, qui grandit).

Cet examen peut très utilement est complété par des photos avec le smartphone du patient, avec 2 clichés du dos, et d’autres sur des zones riches en lésions ou sur une ou quelques lésions différentes ; ces photos seront classées dans un dossier « dermato suivi » et refaits à intervalles réguliers (une fois par an, ou plus fréquemment si doute).


Quels sont les signes qui doivent alerter ?

Toute apparition d’une lésion (bouton, tache, croûte) nouvelle, différente des autres et qui évolue, dans un délai d’environ 3 mois.

Tout changement d’aspect d’un « grain de beauté ».

On se réfère souvent aux règles ABCDE, valables uniquement pour les taches pigmentées et dont seules D et E sont constants lorsqu’il s’agit d’un mélanome: augmentation du Diamètre et Evolutivité, c’est-à-dire que la lésion grandit, change, se modifie, particulièrement en taille.



Quels sont les bons gestes pour prévenir l’apparition d’un cancer de la peau ?

Se protéger des rayons Ultra-Violets (UV) du soleil.

On rappelle que le rayonnement solaire qui arrive sur notre peau se décompose en UVB UVA, rayonnements provoquant des mutations dans l’ADN des cellules de la peau et donc responsables des cancers, en lumière visible, lumière blanche qui est bonne pour le moral et en Infra-rouges, rayons qui nous réchauffent.

Quel que soit votre phototype, une protection solaire efficace et adaptée est indispensable pour réduire la pénétration des rayons UV dans la peau. Toutefois, elle ne suffit pas, à elle seule, pour limiter le risque de cancers cutanés. Il faut combiner un ensemble de précautions :


Éviter de s’exposer au soleil au milieu de la journée, soit entre 12h et 16h en France métropolitaine pendant l’été, car c’est le moment où les rayons solaires sont les plus intenses, donc les plus dangereux.

Rechercher l’ombre dans toutes les activités de plein air en été. A la plage, le parasol est utile mais il ne protège pas intégralement des rayons du soleil. Si vous travaillez en extérieur, soyez vigilants à ne pas laisser votre peau sans protection.

Sortir couvert : la protection vestimentaire est celle qui stoppe le mieux les UV. Au soleil, il est important de porter des vêtements limitant les parties découvertes du corps (tee-shirt, pantalon léger…) ; un chapeau à bords assez larges ; des lunettes de soleil avec filtre anti-UV (norme CE, catégorie 3 ou 4) et montures enveloppantes.

Renouveler fréquemment l’application de crème solaire haute protection anti-UVB et anti-UVA : la crème solaire est un complément aux autres précautions visant à protéger les zones découvertes du corps. Même performante, elle ne filtre pas la totalité des UV. Elle doit être appliquée toutes les deux heures car son efficacité diminue avec la transpiration et les baignades. L’utilisation d’une crème solaire ne doit pas vous conduire à augmenter la durée d’exposition solaire.

Il est également recommandé de ne pas avoir recours au bronzage artificiel (cabines UV).


IL FAUT CONTINUER À SE PROTÉGER MÊME QUAND ON EST BRONZÉ

Le bronzage est une « barrière » naturelle fabriquée par la peau pour se protéger du soleil. Mais cette barrière est superficielle et ne filtre qu’une partie des UV. Une peau bronzée risque donc moins les coups de soleil, elle ne protège pas contre le vieillissement cutané et ne limite qu’en partie le risque de cancer.


LA CRÈME SOLAIRE NE SUFFIT PAS À PROTÉGER VOTRE PEAU DU SOLEIL, L’ECRAN SOLAIRE TOTAL N’EXISTE PAS

Mieux vaut privilégier la protection vestimentaire (tee-shirt et chapeau). En effet, même les produits solaires les plus efficaces ne filtrent pas la totalité des UV, notamment les UVA. La crème n’en reste pas moins importante, en complément des autres précautions, pour protéger les zones du corps restant découvertes.


LES AUTOBRONZANTS ET LES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES NE PROTÈGENT PAS DU SOLEIL

Ils donnent un teint hâlé mais n’apportent aucune protection car ce sont souvent de simples colorants. En revanche, ils ne sont pas cancérigènes.

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