LA MALADIE DE VERNEUIL
C’est quoi?
La maladie de Verneuil, appelée aussi l‘hidradénite suppurée (HS), est une maladie inflammatoire chronique caractérisée par des poussées inflammatoires des plis du corps. Près de 1% de la population française serait touchée. La maladie débute le plus souvent à l’âge adulte, vers 20 ans.
Lors des poussées, le patient présente des abcès, des nodules douloureux rouges et gonflés des plis, principalement les aisselles, les plis de l’aine, sous les seins, les fesses. Il n’y a pas de fièvre. En cas de forme légère seul un plis peut être atteint, mais il existe des formes sévères atteignant tous les plis. Parfois l’HS peut atteindre le visage, le cuir chevelu, le torse, sous une forme d’acné sévère.
Les poussées dans les plis laissent des cicatrices « en pont », un aspect de point noir (« pseudo-comédon »). Parfois il existe des fistules permanentes, c’est à dire un écoulement purulent permanent par un petit trou sur la peau.
L’HS peut être associée à d’autres maladies, par exemple le sinus pilonidal, la maladie de Crohn.
L’HS peut altérer considérablement la qualité de vie, retentir sur l’estime de soi, la vie professionnelle et intime, la façon de s’habiller. L’évolution est souvent chronique, c’est à dire évolue durant plusieurs années, avec des poussées et des rémissions (des moments avec ou sans lésions sur la peau).
L’HS est de plus en plus connue des médecins, mais le délai diagnostique reste souvent trop long pour les patients.
Pourquoi?
L’hidradénite suppurée est d’origine multifactorielle. Elle peut être d’origine génétique, c’est à dire que lorsque qu’une personne de la famille est atteinte d’HS, les autres membres ont plus de risque d’être atteint.
L’obésité et le tabagisme favorisent l’HS. Trois femmes pour un homme sont atteintes environ. Il ne s’agit pas d’un problème d’hygiène, et l’HS n’est pas contagieuse.
L’inflammation débute sur une glande située à la base d’un poil : la glande apocrine. Par des mécanismes encore étudiés (flore cutanée déséquilibrées, hormones..) la glande s’enflamme, du pus se forme, la douleur s’intensifie et la zone gonfle. A la suite de l’inflammation la zone atteinte deviens cicatricielle. Les inflammation peuvent se répéter parfois plusieurs fois par mois.
Comment je traite?
L’hidradénite suppurée est une pathologie de plus en plus diagnostiquée, désormais mieux connue, et la recherche a contribue à développer des traitements plus efficaces, mais la prise en charge reste difficile.
Afin de réduire les poussées, des mesures hygiène-diététiques sont conseillées, comme l’arrêt du tabagisme et la perte de poids si besoin, avec un accompagnement.
Le traitement de première ligne de la poussée inflammatoire est les antibiotiques, à débuter le plus tôt possible, associée à des soins locaux et des pansements adaptés. Une incision des abcès peut-être réalisée.
Lorsque les poussées se répètent un traitement de fond est proposé, par un traitement antibiotique quotidien ou dans certains cas un médicament de la classe des rétinoïdes.
L’épilation laser, non remboursée pour cette indication, permet d’obtenir une dépilation progressivement définitive au fur et à mesure des séances, et de réduire les poussées.
En cas d’inflammation chronique sur une zone, un traitement chirurgicale peut-être proposé, avec une chirurgie plus ou moins étendue. La cicatrisation est souvent prolongée pendant plusieurs semaines, mais permet de guérir la zone opérée.
Enfin, la recherche scientifique a permis développer des traitements, « les biothérapies », qui ciblent de petites molécules responsables de l’inflammation. Les biothérapies sont réservées aux formes sévères et résistantes.
Le dermatologue réfléchit avec le patient au traitement le plus adapté, selon la sévérité de l’hidradénite suppurée, les bénéfices-risques, la tolérance, la faisabilité.
L’efficacité sera évaluée régulièrement, et le traitement sera modifié en cas d’efficacité insuffisante ou de mauvaise tolérance.
